Votre panier est vide.
La dermite associée à l’incontinence (DAI) : qu’est ce que c’est ?
05
Avr
Description Clinique
La Dermite Associée à l’Incontinence (DAI) décrit l’altération de la peau associée à l’exposition à l’urine ou aux selles. À l’ origine d’une gêne considérable, son traitement peut être difficile et coûteux (1).
La DAI est un type de dermatite irritative de contact (inflammation de la peau) que l’on observe chez les patients présentant une incontinence fécale et/ou urinaire (2).
La DAI fait partie d’un groupe plus vaste d’affections cutanées qualifiées d’altérations de la peau associées à l’humidité (MASD). Le terme de DAI est préféré car il fait la distinction entre les problèmes cutanés découlant directement du contact avec l’urine et/ou les selles en raison d’une incontinence et les autres maladies.
La DAI semble à l’origine être un érythème dont l’aspect varie en fonction de la couleur de la peau. Les régions touchées ont généralement des bords mal définis et peuvent être parcellaires ou continues sur des zones étendues.
En outre, le développement de la DAI peut entraîner une charge excessive de soins, une perte d’autonomie, une perturbation des activités et/ou du sommeil et une diminution de la qualité de vie, aggravant la fréquence et la quantité des souillures (4,5). Les patients atteints de DAI étant de plus sensibles aux infections cutanées secondaires, notamment les infections fongiques.
Physiologie
La principale barrière de la peau est située dans la couche extérieure, la couche cornée. Selon la zone de la peau, celle-ci est composée de 15 à 20 couches de cellules de peau aplaties nommées cornéocytes. Les couches de cornéocytes sont intégrées dans les lipides selon une structure qui s’apparente à celle de briques et de mortier dans un mur. Les cornéocytes sont également liées les unes aux autres par des liens protéiques connus sous le nom de desmosomes. Ces liens renforcent la stabilité de la structure matricielle de la couche cornée (7).
La structure complète est importante pour réguler le flux de l’eau à l’entrée et à la sortie de la couche cornée, en assurant une hydratation suffisante pour une fonction efficace de la peau, tout en empêchant la surhydratation. Les cornéocytes contiennent une variété de protéines, de sucres et d’autres substances qui, ensemble, sont connus comme le facteur hydratant naturel (FHN). Le FHN contribue à hydrater l’intégralité de la structure pour préserver une barrière efficace et souple.
La cohésion de la couche cornée est aussi assurée par le pH acide de la peau (entre 4 et 6) qui contribue à réguler les bactéries résidentes.
Avec l’incontinence, l’eau de l’urine et/ou des selles est attirée et retenue dans les cornéocytes. Cette surhydratation provoque le gonflement et la rupture de la structure de la couche cornée. Conséquence de cette hydratation excessive, les substances irritantes peuvent pénétrer plus facilement dans la couche cornée pour exacerber l’inflammation. Lorsque la peau est trop hydratée, l’épiderme est également davantage sujet aux lésions de frottement provoquées par le contact avec les vêtements, les changes ou les draps (8).
Par ailleurs, les selles contiennent des enzymes qui digèrent les lipides et les protéines et vont accentuer les dommages de la couche cornée.
De plus, en contact des selles et de l’urine, la peau devient plus alcaline. Cela est dû au fait que les bactéries de la peau convertissent l’urée (produit du métabolisme protéique présent dans l’urine) en ammoniaque, qui est alcalin. Cette augmentation de pH favorise le développement bactérien qui augmente le risque d’infection cutanée.
Enfin une prise en charge inappropriée de l’incontinence peut également contribuer au développement de la DAI avec par exemple :
- une exposition prolongée à l’urine et aux selles en raison de changements peu fréquents des produits pour l’incontinence ou d’un nettoyage limité,
- les dispositifs absorbants ou de retenue de l’incontinence peuvent exacerber la surhydratation en retenant l’humidité contre la surface de la peau,
- les produits topiques de protection de la peau, épais et occlusifs, peuvent limiter l’absorption des liquides par les produits absorbants pour l’incontinence, (9) provoquant une sur hydratation de la couche cornée,
- un nettoyage fréquent de la peau à l’aide d’eau et de savon (endommage les cornéocytes, élimine les lipides, accroît la sécheresse et crée un frottement),
- une technique de nettoyage agressif peut accroître les forces de frottement et être à l’origine de l’abrasion de la peau (10),
Les risques
L’incontinence est un facteur de risque du développement des escarres (11). La DAI et les escarres ont un certain nombre de facteurs de risque en commun et les deux affections surviennent le plus souvent chez des patients en mauvaise santé et présentant des problèmes de mobilité. Lorsque la DAI apparaît, le risque de développement des escarres est beaucoup plus important. On a également constaté que le risque de développer des escarres augmente avec le score de sévérité de la DAI. En effet, les patients vulnérables aux lésions cutanées dues à la pression et au cisaillement sont également susceptibles d’être vulnérables aux altérations de la peau résultant de l’humidité, du frottement et des substances irritantes. La DAI et les escarres ont des étiologies différentes mais peuvent coexister : la DAI est une lésion « descendante », à savoir que l’altération débute à la surface de la peau, tandis que les escarres sont présumées être des lésions « ascendantes », dans lesquelles ce sont les changements apparaissant dans les tissus mous en profondeur qui sont à l’origine de l’altération.
Outre les forces mécaniques, l’inflammation pourrait contribuer à rendre la peau plus sensible aux lésions de pression. Pour les praticiens, le défi réside dans le fait que ces lésions peuvent survenir au même emplacement ou tout près les unes des autres, ce qui rend la classification problématique.
Il n’en demeure pas moins que la prévention de la DAI en diminuant les forces de frottement contribuerait probablement à la prévention des escarres superficielles et devrait être considérée comme un composant essentiel de tout programme de prévention des escarres.
La prévention
Les principaux facteurs de risque de DAI comprennent (12,13):
- Le type d’incontinence : fécale, urinaire, mixte,
- La fréquence des épisodes d’incontinence (en particulier fécale),
- L’utilisation de changes occlusifs,
- Le mauvais état de la peau,
- Les problèmes de mobilité,
- La fonction cognitive diminuée,
- L’incapacité à effectuer sa toilette personnelle,
- La douleur,
- La température corporelle élevée,
- Le mauvais état nutritionnel,
La peau de tous les patients présentant une incontinence urinaire et/ou fécale doit être évaluée régulièrement afin de déceler d’éventuels signes de DAI. Cette évaluation doit être effectuée au moins une fois par jour mais peut être plus fréquente selon le nombre d’épisodes d’incontinence. Il convient de prêter une attention particulière aux plis cutanés ou aux zones où la souillure ou l’humidité pourraient être emprisonnées. Les évaluations cutanées des patients incontinents présentant un risque élevé de DAI, par ex. les personnes souffrant de diarrhée ou présentant plusieurs facteurs de risque, doivent être effectuées plus fréquemment.
Deux interventions principales sont essentielles pour la prévention et la prise en charge de la DAI :
- Prise en charge de l’incontinence pour identifier et traiter les causes réversibles et éliminer le contact de la peau avec l’urine et/ou les selles.
- Mise en œuvre d’un protocole structuré de soins cutanés pour protéger la peau exposée à l’urine et/ou aux selles et aider à rétablir une fonction barrière efficace de la peau.
Pour ce second point, il est important de nettoyer la peau, pour éliminer l’urine et/ou les selles, c’est à dire. la source d’agents irritants à l’origine de la DAI. Puis d’assurer sa protection pour éviter ou minimiser l’exposition à l’urine et/ou aux selles et au frottement. Les patients peuvent bénéficier d’une phase supplémentaire de réparation pour favoriser et préserver la fonction barrière de la peau en utilisant un produit cutané adapté restant en contact avec la peau. Il a été démontré que les protocoles structurés de soins cutanés qui intègrent un nettoyage doux et l’utilisation de protecteurs cutanés réduisent l’incidence de la DAI. Il est également possible qu’ils soient associés à une réduction du développement des escarres de stade I (14).
Notre réponse
Aldanex® est un hydratant cutané concentré à base de diméthicone un ingrédient actif qui va former une barrière temporaire contre l’humidité et qui laisse respirer la peau. La résistance aux lavages ainsi qu’aux différents épisodes d’incontinence est assuré par la formulation unique du produit.
Aldanex® répond aux caractéristiques générales du produit idéal pour la prévention et la prise en charge de la DAI (3) à savoir:
- Proche du pH de la peau,
- Faible pouvoir irritant/hypoallergénique,
- Ne pique pas à l’application,
- Transparent ou aisément éliminé pour une inspection de la peau,
- Élimination/nettoyage tenant compte du temps du soignant et du confort du patient,
- N’augmente pas l’altération de la peau,
- N’interfère pas avec l’absorption ou la fonction des produits de gestion de l’incontinence,
- Compatible avec les autres produits utilisés (par ex. les pansements adhésifs),
- Acceptable pour les patients, les cliniciens et les soignants,
- Minimise le nombre de produits, de ressources et de temps nécessaires pour terminer le protocole de soins cutanés complet,
- Très bon rapport coût-efficacité,
Bibliographie
- Doughty D, Junkin J, Kurz P et al. Incontinence-associated dermatitis. Consensus statements, evidence-based guidelines for prevention and treatment, current challenges. J WOCN 2012; 39(3): 303-15.
- Black JM, Gray M, Bliss DZ et al. MASD Part 2: Incontinence-associated dermatitis and intertriginous dermatitis. J WOCN 2011; 38(4): 359-70.
- Beeckman D et al. Proceedings of the Global IAD Expert Panel. Incontinence associated dermatitis: moving prevention forward. Wounds International 2015.
- Minassian V, Devore E, Hagan K, et al. Severity of urinary incontinence and effect on quality of life in women, by incontinence type. Obstet Gynecol 2013; 121(5): 1083-90.
- Bartlett L, Nowak M, Ho YH. Impact of fecal incontinence on quality of life. World J Gastroenterol 2009; 15(26): 3276-82.
- Black JM, Gray M, Bliss DZ et al. MASD Part 2: Incontinence-associated dermatitis and intertriginous dermatitis. J WOCN 2011; 38(4): 359-70.
- Menon G, Cleary GW, Lane ME. The structure and function of the stratum corneum. Int J Pharmaceutics 2012; 435: 3-9.
- Gray M, Beeckman D, Bliss DZ, et al. Incontinence-associated dermatitis: a comprehensive review and update. J WOCN 2012; 39(1): 61-74.
- Zehrer CL, Newman DK, Grove GL, Lutz JB. Assessment of diaper-clogging potential of petrolatum moisture barriers. Ostomy Wound Manage 2005; 51(12): 54-58.
- Beeckman D, Verhaeghe S, Defloor T, et al. A 3-in-1 perineal care washcloth impregnated with dimethicone 3% versus water and pH neutral soap to prevent and treat incontinence-associated dermatitis. J WOCN 2011; 38(6): 627-34.
- Beeckman D, Van Lancker A, Van Hecke A, Verhaeghe S. A systematic review and meta-analysis of incontinence-associated dermatitis, incontinence, and moisture as risk factors for pressure ulcer development. Res Nurs Health 2014; 37: 204-18
- Bliss DZ, Savik K, Harms S, et al. Prevalence and correlates of perineal dermatitis in nursing home residents. Nurs Res 2006; 55(4): 243-51.
- Junkin J, Selekof JL. Prevalence of incontinence and associated skin injury in the acute care in patient. J WOCN 2007; 34(30: 260-69.
- Bale S, Tebble N, Jones V, Price P. The benefits of implementing a new skin care protocol in nursing homes. J Tissue Viability 2004; 14(2): 44-50.